Dialogue entre un pasteur et un prêtre
La Réforme nous a stimulés en permanence pour que l’ensemble du Peuple de Dieu se réapproprie l’Écriture. Elle nous a fait prendre conscience aussi que les textes de la Bible ont une histoire qu’il nous faut étudier pour mieux comprendre le texte. L’invention d’un «nouvel homme», libéré de la préoccupation du salut (puisqu’il est offert à celui qui a confiance), fait notamment la marque de la Réforme. Au XVIe siècle, l’Église catholique traduisait, si vous n’avez que la foi, et que vous n’avez pas les oeuvres, vous ne serez pas sauvés.
Depuis, nous avons fait du chemin ensemble et nous sommes arrivés en 1999, à la signature d’un texte commun entre catholiques et protestants: accord théologique «sur la justification» paraphé à Augsbourg, en Allemagne. C’est un texte absolument essentiel. Le protestantisme historique et les catholiques sont d’accord pour dire ensemble que le salut relève uniquement de la foi. Cette foi est un pur don de Dieu, une pure grâce, sans aucun mérite de notre part. Quant aux oeuvres, elles viennent ensuite comme une reconnaissance de ce salut.
Au fond l’unité est peut-être déjà là, tout en restant cachée, comme une fameuse histoire des compagnons d’Emmaüs…
ÉLISABETH JOUBERT