Ferme 112 : cap sur la bio-économie
Hier un MIRAGE F1 à l'atterrissage piste 25
Les terres agricoles destinées jusqu’alors à des activités aéronautiques militaires seront cultivées à nouveau par les agriculteurs, avec un cahier des charges très rigoureux, notamment au niveau du respect de l’environnement. L’objectif est de valoriser l’existant, bâtiments et surfaces agricoles, en limitant les coûts de réaménagement. L’idée étant de diversifier les ressources financières en choisissant un mode de gestion entrepreneurial avec une dimension économique, sociale et environnementale. Quatre axes de recherches sont privilégiés : l’agronomie (fertilités des sols, résilience, autonomie énergétique…), les nouvelles technologies (traçabilité, drones…), l’approche sociétale (biodiversité…) et la formation.
La Ferme 112 affiche son ambition, devenir la capitale de la bio-économie, avec l’obligation d’une approche transversale et globale et non individuelle. L’ensemble des partenaires a signé un contrat de redynamisation du site de défense (CRSD) en présence du préfet, du président du syndicat mixte pour l’aménagement du Nord rémois et de Reims Métropole. La Ferme112 est un projet de territoire, où tout le monde aura un rôle à jouer et est géré par l’association «Agro-ressources et bio-économie demain».
Culturales : 250 exposants
Cinq ans après sa fermeture, les 14 et 15 juin derniers, le site accueillait pour la première fois la 12e édition des Culturales. Cette manifestation a regroupé trente partenaires et deux cent cinquante exposants. Pour cette occasion, la plateforme d’innovation a pris l’appellation de «Terralab». Le programme de ces deux jours était centré sur l’innovation et la flexibilité de l’agriculture du futur et les Culturales ont été organisées autour de quatre fermes : la ferme fertile (efficience des facteurs de production), la ferme et la protection intégrée (méthodes alternatives garantissant la qualité de la production), la ferme numérique et technologique (pilotage des itinéraires de cultures par le numérique) et la ferme flexible (outils de diagnostic et d’évaluation par le numérique). Cette douzième édition proposait également un nouveau challenge pour les étudiants inventifs, en partenariat avec les écoles, qui ont présenté leurs robots
prototypes qui seront peut-être demain dans les champs.
L’ancienne Base aérienne 112 a ainsi trouvé sa nouvelle voie et met ses 500 hectares clôturés, ses 240 hectares cultivables, ses 80000 m2 de bâtiments, sa piste et son taxiway (environ une dizaine de kilomètres bitumés) au service de l’agriculture du futur. Les nostalgiques qui venaient admirer le ballet des avions et leur bruit assourdissant pourront désormais contempler les matériels agricoles et les innovations technologiques tels que les drones, qui devraient rapidement survoler les terres cultivées.
YVES MALOT
Pour en savoir plus sur la BA 112, voir Regard+ de mars 2015 (n° 13, page 24).