L’esprit redevient actif à l’écoute du conte
Avant mon intervention, explique Monique Ledemé, j’effectue des recherches de contes dans les bibliothèques ou dans des livres que je chine. Je les lis, je sélectionne ceux qui me plaisent, je me les approprie et je les conte avec mes mots. On choisit les histoires en fonction d’un thème, la nature, les métiers, l’amour, la mort. On s’installe en cercle avec les résidents et je raconte l’histoire. Les résidents vivent l’histoire, ils sont très à l’écoute. Ils réagissent bien sûr, cela ramène des souvenirs que certains verbalisent. À la fin de l’histoire, je les interroge pour qu’ils s’expriment. cela permet de gérer les émotions et les souvenirs. On peut aussi les faire chanter et jouer aux devinettes. cette génération de personnes âgées est très douée. Le lien se fait avec le vécu de l’enfance, de la vie sociale. Les résidents en parlent pendant plusieurs jours après la séance avec les soignants. La culture c’est aussi cela, faire revivre les souvenirs, les mots, l’expression. L’esprit redevient actif à l’écoute du conte et des questions que je pose. Les résidents souvent repliés dans leur maladie peuvent verbaliser, revivre des souvenirs et tout simplement être entendus.
Propos recueillis par Geneviève Grasset
*La méthode de validation de Naomi Feil, aussi appelée validation affective ou thérapie par empathie, a pour objectif principal de maintenir la communication avec les personnes très âgées désorientées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou troubles cognitifs apparentés.