Le mécénat américain à Reims après la Grande Guerre
CARNEGIE
À la fin de la guerre, Reims se retrouvasans bibliothèque. Andrew Carnegie, industriel américain de l’acier, avait créé en 1910 une dotation pour la paix ; l’occasion lui fut ainsi donnée de financer la construction de cette bibliothèque, pour promouvoir la paix dans le monde à travers la recherche du savoir. Les inscriptions
«E pluribus unum» («de plusieurs, un») et «Dieu en soit garde» font écho à la fois aux devises des États-Unis et de la ville.
AMERICAN MEMORIAL HOSPITAL
En mars 1919, la décision fut prise de construire, à Reims, un hôpital en mémoire des soldats américains morts pour leur pays. L’Hôpital provisoire de Reims fut confié à la docteure Marie-Louise Lefort qui ouvrit officiellement l’«American Memorial Hospital», le 1er juin 1919. Environ mille malades par mois y furent soignés, mais ce sont les enfants qui furent la priorité de l’hôpital. Ce premier hôpital américain fonctionna jusqu’à la fin de 1924 et fut remplacé en 1925 par un hôpital à côté de l’hôpital Maison Blanche.
LA CATHÉDRALE
L’incendie de la cathédrale a occasionné des dommages considérables et se pose alors la question de reconstruire la cathédrale ou de la conserver en l’état. Les efforts français pour sensibiliser les Américains à la situation de Reims et la visite du président Wilson ont pour conséquence la mise en place d’une importante aide pour assurer le relèvement de l’édifice. Ainsi doit-on à John Davison Rockefeller Junior les toitures provisoires en 1919, puis définitives en 1930.
MAIS AUSSI…
Les États-Unis ont participé à la construction de lieux bien connus de la population. – Le Foyer civil, boulevard de la Paix, est fondé par la Société des foyers de l’union franco-américaine (à la suite des foyers du soldat de l’YMCA, Young Men’s Christian Association). L’architecte du bâtiment est Charles Lestrone, le même que pour le
temple protestant boulevard Lundy.
Le Tennis Club de Reims est un autre exemple. Le Comité américain pour les régions dévastées, créé par Anne Morgan, fille du milliardaire John Pierpont Morgan, intervient dans la construction du site. L’inauguration a lieu le 22 septembre 1923 sous la houlette d’André Tardieu, ancien haut-commissaire de la République française
aux États-Unis.
Aujourd’hui, Reims témoigne de ce passé américain au travers du nom de ses rues et quartiers : pensons à Rockfeller, Wilson, Maison-Blanche… Et le lien perdure avec l’AMH et les centaines d’étudiants américains
du campus rémois de Sciences Po.
Philippe Pividori