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Ne cachons plus nos saints !

photo Y Malot

Bientôt nous fêterons la Toussaint, fête de tous les saints. Célébration délicieusement désuète ? Événement étrange au milieu d’une actualité faite de crise économique, d’inquiétude climatique et d’emballement médiatique ? Cachons ces saints que l’on ne saurait voir ? Cherchez l’erreur…

Rien de plus actuel que les saints qui, s’ils ont la tête dans le ciel, ont toujours les pieds sur terre. Ni parfaits, ni tarzan, ni Superman, ils ont simplement choisi une autre voie, fait d’autres choix que l’évidence du moment. Mettre les saints à l’honneur, c’est donc une façon de croire qu’il est possible de vivre autrement. 

Vivre autrement ? Par exemple, comme François d’Assise, choisir la vie simple et le respect de la création dans un monde qui peine à se défaire de son insatiable envie de consommer. comme Jean bosco, oser la voie de la confiance en éducation plutôt que les «cagnottes». comme Antoine du désert, goûter le silence plutôt que l’écho des petites phrases ou des effets d’annonce. Inscrits dans l’histoire, ces saints demeurent des compagnons de route sur les traces desquels nous pouvons nous mettre en marche.

Éclaireurs et saints anonymes 

Parmi ces éclaireurs, il y a les saints célèbres qui ont trouvé leur place dans le calendrier ou les personnalités que la voix populaire a déjà saluées, comme mère teresa ou l’abbé Pierre. Nous avons besoin de ces témoins médiatiques, avouons-le. et en disant cela, je ne parle pas seulement au nom des journalistes soucieux de remplir les pages de leur journal… Souvenons-nous combien était revigorante l’énergie malicieuse de sœur emmanuelle quand elle paraissait sur un plateau de télévision ! Honneur maintenant à sœur Sara l’Égyptienne qui a pris le relais.

Aux côtés des témoins qui crèvent l’écran, il y a aussi la cohorte des saints anonymes, des justes, des bâtisseurs de ponts, des humbles. «Nous sommes ce peuple en marche entre ciel et terre. Tous, absolument tous les hommes, ont été marqués du sceau de sainteté à l’image et à la ressemblance de Dieu trois fois saint», aimait à répéter christian de chergé, moine de tibhirine, mort martyr en Algérie. La toussaint était d’ailleurs sa fête liturgique préférée. elle était, pour lui, l’occasion de souligner qu’il y a du divin en chaque homme : pas si désuet en fin de compte et même dans l’air du temps… bonne fête !


Anne Ponce (pélerin 29/10/2009)