Préjugés : stop ou encore ? — Regard plus
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Préjugés : stop ou encore ?

Qu’ils soient bienveillants (rarement) ou malveillants (le plus souvent), les préjugés ont la peau dure ! Et si, plutôt que de les entretenir voire de les cultiver, nous les remettions en cause ?

Un préjugé est généralement une idée ou un avis sur une personne ou une catégorie de personnes, sans fondement, et surtout sans posséder les connaissances nécessaires pour appré- cier la situation. Les préjugés sont parfois bienveillants (profession particulière…) mais, dans notre société, c’est de plus en plus rare. Un préjugé est toujours associé à la différence, et il est de plus en plus difficile, de l’accepter sans faire référence à la norme établie par le plus grand nombre. Mais avant tout il faut écouter pour comprendre et les exemples traités dans notre dossier le démontrent, approfondir une situation efface la peur de l’autre, donc le préjugé. 

L’expérience vécue, par mon épouse et moi-même, un après-midi de septembre, le démontre. En effet, lors d’une promenade en forêt, au détour d’un chemin, nous avons rencontré un groupe de personnes qui pique-niquait. Nous leur souhaitons le bonjour et un bon appétit, leur regard s’illumine et il nous invite à partager leur repas. Ce sont deux familles irakiennes, nous déclinons leur offre et leur promettons de nous arrêter au retour. Deux heures après, nous partageons avec eux le thé irakien, le dialogue est difficile, mais avec quelques mots d’anglais mé- langés au français, nous comprenons leur histoire et finalement nous échangeons nos numéros de téléphone. À la question : pensez-vous un jour retourner dans votre pays ? La réponse est sincère : «Non Monsieur, la France m’a accueilli, la France est mon pays.»

Aller vers l’autre et tendre la main est souvent un premier pas, et les associations sont aussi en première ligne, localement, pour aider toutes les personnes démunies, à retrouver leur dignité et leur place dans la société.

YVES MALOT