Protéger, un enjeu de société essentiel
Au cours du XIXe siècle, l’industrialisation a entraîné en Europe et en France une profonde mutation sociale et a donné naissance à la Sécurité sociale moderne. Pour autant, ce concept d’aide sociale était déjà présent dans l’Antiquité, en Grèce et à Rome. Par la suite, d’autres principes ont été mis en oeuvre pour prévenir les risques sociaux, durant la période de préindustrialisation. La protection individuelle reposait sur les corporations, le compagnonnage, les collectivités religieuses et la famille. Cette assistance reposait essentiellement sur la charité.
Avant la Première Guerre mondiale, la protection sociale était beaucoup plus avancée en Allemagne et en Angleterre qu’en France. À la fin du XIXe siècle, l’Allemagne s’est dotée d’un système d’assurance maladie et d’invalidité et, au début du XXe, l’Angleterre d’un système d’assurance maladie. Ce n’est qu’au lendemain
de la Seconde Guerre mondiale que la notion de protection sociale généralisée apparaît en France.
La loi du 22 mai 1946 prévoit pour tous un régime unique de sécurité sociale, qui deviendra un droit universel, solidaire et obligatoire couvrant l’ensemble de la population. Cette loi s’est heurtée au corporatisme et n’a pas été mise en place. Ce refus du système unique se traduit aujourd’hui par de grandes difficultés dans l’organisation administrative de cette institution, par rapport à l’ensemble des régimes particuliers.
Divers textes fondamentaux ont vu le jour depuis les années 50. Ces textes touchent tout particulièrement les domaines suivants, ô combien d’actualité aujourd’hui : le droit des femmes, le droit des enfants, l’accès à l’éducation, à la culture et aux loisirs, les droits des personnes en situation de handicap, l’accompagnement des
plus démunis, l’accès au logement, à la santé, aux aides financières dans leur ensemble…
Et demain ?
La protection sociale reste un enjeu majeur du XXIe siècle, suscitant de nombreuses polémiques quant à son coût, mais reconnue pour ses bienfaits. Nous en sommes les garants envers les générations futures, et devons la transmettre en inventant un mode de gestion financière plus adapté à la réalité de l’économie actuelle.
Yves Malot