Square du chanoine Goderneaux — Regard plus
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Square du chanoine Goderneaux

Chacun a pu voir la nouvelle plaque apposée devant l’église SaintJean-Baptiste de la Salle, qui dédie le square au chanoine Louis Auguste Goderneaux.

Pendant trente-six ans, de 1921 à 1957, Louis Auguste Goderneaux a été curé de la paroisse. Cela fait presque un siècle qu’il est arrivé ici, mais ceux qui se souviennent de lui évoquent spontané- ment sa simplicité, sa bienveillance, sa bonté toujours encourageante, et lors de ses obsèques en 1958, Monseigneur Berton, archiprêtre de la cathédrale, explique que «c’est la charité dans toute son ampleur qui a fait l’unité de cette vie». Louis Auguste Goderneaux nait le 12 septembre 1877 à Fumay au sein d’une famille d’ardoisier. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1901 et devient dans la foulée vicaire à Saint-Jacques, puis en 1907 à la cathé- drale. Nous le retrouvons en 1909 curé d’Auboncourt, dans le Rethélois, puis à Magenta, en 1912. C’est là qu’il se trouve confronté avec les uns et les autres aux innombrables difficultés de la Première Guerre mondiale. En 1921, il arrive à SaintJean-Baptiste, où il faut reconstruire non seulement l’église, détruite en partie, mais… tout le quartier ! Son affection pour les uns et les autres devient légendaire. Il reste là jusqu’à l’âge de 80 ans, lorsqu’il est nommé en 1957 aumônier de l’orphelinat des Trois-Fontaines et, l’année suivante, chanoine titulaire. Il décède quelques mois après, le 11 décembre 1958, après avoir passé quatre jours en clinique à Reims.

Un passionné des questions sociales

Que de changements et d’évolutions a-til connus ! Dès ses premières années de prêtre, il est passionné par les questions sociales. Comme chacun sait, le pape Léon XIII en avait averti l’opinion. Monseigneur Berton raconte en 1958 qu’à la cathédrale, «il forme le projet de devenir en ces matières une compétence, une autorité». C’est d’ailleurs ce que semble révéler son inscription à des cours de droit et son travail pour assimiler des traités d’économie politique. De même fonde-t-il dès l’année de ses 30 ans une association, une sorte de syndicat, résolument d’avant-garde pour l’époque, et se fait conférencier, donnant des cours publics. Toute sa vie, et spécialement à Saint-Jean-Baptiste, il a pu porter les fruits de ce travail des premiers moments.

Cela fait de lui un précurseur. Il meurt peu avant que le concile Vatican II soit convoqué par le bon pape Jean, où tout ce qu’il a construit prend définitivement forme, à commencer par son souci d’une liturgie paroissiale vive et ardente. Homme de Dieu, homme de bon sens et de grande bonté, le service des autres était toute sa vie. C’est sans doute cela que nous voulons admirer, sans doute transmettre aux autres, et confier à Dieu dans l’action de grâce. Un grand merci à la municipalité de notre ville de Reims pour cette heureuse initiative.

L’ABBÉ PASCAL RODRIGUES, CURÉ DE SAINT-JEAN-BAPTISTE